Dossier [malades mentaux] : entre négligence et désintéressement de l’Etat

Dossier [malades mentaux] : entre négligence et désintéressement de l’Etat

Depuis quelques jours, une information fait le tour du net. Il s’agit d’un bébé mis dans un sac et jeté dans un camion poubelle. Avec précipitation, les gens ont conclu que c’était la sœur de son père « sa badiéne » qui était responsable des faits étant en conflit avec sa maman. Mais depuis quelques heures nous avons découvert qu’il s’agissait en effet de sa propre mère souffrant de déficient mental. Dès lors, nous nous sommes préoccupés du sort des malades mentaux, de leur suivis; ainsi que de l’assistance à leur proche (parents, enfants et conjoint).

Au Sénégal, la plupart des malades mentaux ne bénéficient ni de suivi, ni d’assistance. Souvent errant dans les rues, ils sont victimes d’accident, de suicide, de viols ainsi que de maltraitance. Cette situation, est-elle une faillite de l’Etat du Sénégal ou bien une négligence de leurs proches ?

Aujourd’hui, Ansoumana Dione , Président de l’association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux ( ASSAM ) a réagit sur sa page Facebook; « Où est le Président Macky SALL ? Où est le Ministre Abdoulaye DIOUF SARR, en charge du secteur de la Santé et de l’Action Sociale ? Telles sont les questions que les Sénégalais devraient plutôt poser, suite à la découverte d’un bébé de sept mois, jeté dans un camion-poubelle, par une malade mentale, à Pikine« .

Tout en ajoutant qu’au  » Sénégal, nous restons tous indifférents, face aux calvaires indescriptibles et incommensurables de milliers de citoyens; victimes de troubles mentau.« 

Une absence de prise en charge totale des malades mentaux

Les deux plus grandes structures publiques psychiatriques du Sénégal sont situées à Dakar. Il s’agit de l’hôpital psychiatrique de fann et celui de Thiaroy. Les infrastructures psychiatriques de l’intérieur du pays, peu nombreuses, sont des structures secondaires. Le service psychiatrique du CHNU de Fann à Dakar est un hôpital construit depuis 1956. Il est constitué d’un pavillon de consultations externes où sont reçus les malades mentaux qui ne sont pas hospitalisés, et d’une clinique d’hospitalisation appelée Clinique Moussa DIOP dirigée par un psychiatre. Cette dernière est composée de 4 divisions et a une capacité d’accueil officielle de 40 lits. Sa fréquentation est de 1542 cas par année selon le chef de service des consultations externes. Le CHNPT de Thiaroye est situé dans la banlieue dakaroise. Initialement construit pour constituer l’annexe de Fann en 1960 est la seule structure à accueillir les malades mentaux sous mesure judiciaire.

Quant à leur famille, par manque d’assistance, elles sont souvent confrontée à un manque de moyens pour le suivi de leur traitement. Souvent stigmatisés, les déficients mentaux sont négligés par leurs proches. Aussi, la plupart préfèrent les traitements traditionnels. En ce qui concerne leurs proches, enfants, parents, conjoint, etc. Ne disposant pas d’assistance sociale, ils sont souvent victimes d’agression ou de maltraitance. C’est le cas de la petite fille de 7 mois jeté hier dans un camion poubelle. Heureusement, un vieux récupérateur d’une soixantaine d’années la retrouvée vivante.

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