La Chine lance sa plus longue mission dans l’espace

La Chine lance sa plus longue mission dans l’espace
Dans le but de construire la station spatiale chinoise, 3 astronautes, dont une femme, ont effectués très tôt samedi un déplacement. C’est pendant la nuit à 00H23 heure de la Chine (16H23 GMT vendredi) par une fusée Longue-Marche 2F, à partir du centre de lancement de Jiuquan dans le désert de Gobi (nord-ouest), selon des images diffusées en direct par la télévision publique de CCTV, qu’ils se sont rendus dans l’espace.

À 350-400 km d’altitude, ces astronautes séjourneront dans Tianhe (« Harmonie céleste »), l’unique module déjà en orbite parmi les trois qui constitueront à terme la station spatiale.

Pendant ce temps, que va faire les membres de cet équipage ?

Ils ont pour mission la poursuite de la construction de la station, contrôler les différents équipements. Mais aussi, exercer des expériences scientifiques, en faisant notamment parvenir d’informations  précieuses sur la façon dont leur corps s’adapte à ce long séjour.

Ces missionnaires vont également réaliser d’autres sorties dans l’espace. Deux à trois précisément. Leur séjour dans l’espace va permettre de faire le double du record de durée pour une mission habitée chinoise, tout juste établi en septembre par les astronautes de la mission précédente, Shenzhou-12, qui avaient effectués trois mois dans Tianhe.

« La raison de ce séjour prolongé, c’est pour gagner en expérience en matière de missions longue durée », indique à l’AFP, Erik Seedhouse,  professeur spécialisé dans les opérations spatiales à l’Université d’aéronautique Embry-Riddle aux Etats-Unis.

« La principale difficulté pour les astronautes, ça va être de maintenir leur masse musculaire et de réduire leur perte osseuse; dans un environnement en apesanteur qui affaiblit les organismes »,  a-t-il souligné.

– « Assez mûres » –

Deux hommes composent ce nouvel équipage : Zhai Zhigang (55 ans), qui fut le premier Chinois à effectuer une sortie extravéhiculaire en 2008, et Ye Guangfu (41 ans), dont c’est le premier vol spatial.

Ils seront en équipe avec Wang Yaping (41 ans), qui est à sa nouvelle mission habitée; huit ans après son premier voyage en 2013, qui avait fait d’elle la deuxième Chinoise dans l’espace.

Très connue suite au cours de physique qu’elle a dispensé lors de son précédent séjour en direct à 60 millions d’écoliers grâce à une liaison vidéo, elle sera une nouvelle fois dans cette mission.

Ce qui fera d’elle également la première Chinoise à effectuer une sortie dans l’espace. « La Chine ne va pas réinventer la roue avec Shenzhou-13 », souligne Chen Lan, analyste du site GoTaikonauts.com, spécialiste du programme spatial chinois.

« Cela ne constituera pas un grand défi pour la Chine; car ses technologies sont maintenant assez mûres. Mais toute opération dans l’espace est par essence un défi… », ajoute-t-il.

Elle sera notamment la cinquième mission donc sur les 11 (habitées et non-habitées) qui seront nécessaires au total à la construction de la station spatiale chinoise. Elle devrait être finalisée fin 2022.

Appelée Tiangong (« Palais céleste »), elle sera pareille en taille à l’ancienne station soviétique Mir (1986-2001). Sa durée de vie est estimée d’au moins a 10 ans.

– Robot et GPS –

L’année prochaine, les deux autres modules constituant la station, nommés Mengtian et Wentian (des laboratoires), vont être lancés et arrimés à Tianhe. Ils vont permettre de pratiquer des expériences en matière de biotechnologie, médecine ou astronomie.

La Chine a pour ambition de bâtir une station. Cette idée a été nourrie par le refus américain de recevoir des Chinois dans la Station spatiale internationale (ISS). Une collaboration entre Etats-Unis, Russie, Canada, Europe et Japon.

L’agence spatiale chinoise chargée des vols habités (CMSA)pour sa part, a une nouvelle fois assurée jeudi, qu’il n’est pas exclu que des astronautes étrangers se rendent dans Tiangong.

Dpuis plusieurs dizaines d’années, la Chine investit des milliards d’euros pour rattraper les autres puissances spatiales.

En mai dernier, la Chine est devenue le deuxième pays, après les Etats-Unis, à faire évoluer sur Mars un petit robot. Début 2019, elle avait également posé un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale.

L’année dernière, elle avait ramené des échantillons lunaires et finalisé Beidou, son système de navigation concurrent du GPS américain. Jeudi, elle a mis en orbite autour de la Terre, son premier satellite d’observation du soleil.

Les autorités chinoises envisagent d’envoyer dans un horizon plus lointain, des personnes sur la Lune (vers 2030) et installer avec la Russie une base.

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